Dans une déclaration publiée à l’issue d’une réunion tenue lundi 19 mai 2025, les représentants des Corps Académique, Scientifique, Administratif, Technique et Ouvrier de l’Université de Kisangani ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation jugée « chaotique » qui prévaut au sein de l'université de Kisangani.
La Tripartite appelle la ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU) à doter l’université d’un comité de gestion « responsable » avant que le pire n'arrive.
Ce cri d’alarme intervient après une série de constats inquiétants, dont des vols répétitifs d'argent au BATAM, des avantages indus, que les membres du comité de gestion s'octroient, et une dégradation continue des conditions d’étude et de travail à l’université.
Selon la Tripartite, les faits ont commencé à attirer l’attention dès février dernier, lorsque des vols à répétition ont été signalés au sein du bâtiment administratif BATAM. La situation a dégénéré le 15 mai, lorsqu’un média local (Voix de la Tshopo – VT) a révélé un détournement présumé impliquant trois membres du comité de gestion, qui se seraient octroyés des avantages indus d’une valeur de 4000 dollars américains.
Malgré un premier démenti du secrétaire général académique assurant l’intérim du recteur, des investigations menées par les représentants des Corps ont révélé que les membres du comité de gestion se sont attribué un total de 41 000 dollars en deux mois (avril et mai 2025), soit une augmentation de plus de 200 % de leurs avantages, alors que la revalorisation officielle des indemnités de transport pour l’ensemble du personnel n’a été que de 35 %.
La Tripartite dénonce également le fait que les cliniques universitaires n’ont toujours pas reçu les deux tranches prévues d’indemnités de transport, en dépit des prélèvements mensuels de 8100 fc effectués sur les salaires des agents pour la mutuelle de santé.
De même, les 104 millions de francs congolais encaissés pour les frais de logement des étudiants n’ont pas servi à entretenir les homes et les toilettes des étudiants, où les conditions restent déplorables et chaque étudiant pensionnaire a encore payer 100 dollars pour être hébergé pour cette année académique.
Par ailleurs, les représentants signalent un dysfonctionnement majeur dans la gestion de l’université : absence de cohésion au sein du comité de gestion, blocage dans l’invitation des professeurs visiteurs malgré que les étudiants paient prennent en charge la mobilité des professeurs dans les frais d'études, suppression des réunions de décantation financière… Des décisions qui, selon la Tripartite, mettent en péril le bon fonctionnement de l’institution.
La Tripartite estime qu’il est immoral que l’argent issu des frais d’études soit détourné à des fins personnelles. Elle s’interroge : « Cet argent ne pouvait-il pas servir à assainir le milieu universitaire, enrichir la bibliothèque, acheter des médicaments ou entretenir les infrastructures ? S'interrogent-ils »
Face à cela, les représentants des Corps appellent la ministre de l’ESU à prendre des mesures urgentes : « Dotez l’UNIKIS d’un comité de gestion responsable avant que le pire n’arrive. »
Rédaction.