Un bras de fer s’installe dans la province de la Tshopo entre le ministère provincial des Infrastructures et le Bureau Central de Coordination (BCeCo), autour de l’exécution de certains travaux publics réalisés par les entreprises Safrimex et ZS Africa Solutions.
Au lendemain de la décision du ministre provincial des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, l’ingénieur Héritier Likaka Balombo, suspendant temporairement certains chantiers jugés « de mauvaise qualité », le chef d’antenne du BCeCo à Kisangani, Trésor Botamba Ahuka, a réagi fermement, contestant la compétence du ministre à prendre une telle mesure.
« Ce n’est pas au ministre provincial de suspendre ces travaux »
S’exprimant devant la presse après une descente d’inspection sur les sites concernés, Trésor Botamba a clarifié la position du BCeCo :
« Le BCeCo n’est pas au courant de la décision prise par le ministre provincial. D’ailleurs, ce n’est pas à lui de décider de la suspension des travaux. Ces projets relèvent d’un programme présidentiel financé par le gouvernement central. Le rôle du gouvernement provincial est celui de bénéficiaire, pas de décideur technique », a-t-il déclaré.
Selon lui, toute évaluation ou interruption des travaux doit se faire sur base de prescriptions techniques validées, et uniquement à la demande du BCeCo :
« Pour juger qu’un travail est bâclé, il faut un cahier de prescriptions. Le BCeCo dispose déjà de deux missions sur le terrain, une de surveillance et l'autre de contrôle, qui nous rendent compte régulièrement.
C’est sur base de leurs rapports que nous décidons d’arrêter ou non les travaux », a-t-il précisé.
Face à la décision provinciale jugée irrégulière, le BCeCo a instruit les entreprises Safrimex et ZS Africa Solutions de continuer normalement leurs travaux, en conformité avec les contrats signés au niveau national.
« Les contrats ont été signés entre le BCeCo et les entreprises, non avec le gouvernement provincial. Par conséquent, ces sociétés n’ont de comptes à rendre qu’au BCeCo », a souligné Trésor Botamba.
Il a par ailleurs regretté la tenue d’une réunion convoquée par le ministre provincial avec lesdites entreprises, sans consultation préalable du BCeCo :
« Le ministre n’a pas qualité pour inviter directement les entreprises. Cela viole les procédures établies. Toute communication officielle doit passer par le point focal désigné par le gouvernement provincial dans le cadre de ce projet », a-t-il insisté.
Le chef d’antenne du BCeCo Tshopo a indiqué que, selon les dernières évaluations techniques, les chantiers en cours présentent un niveau d’exécution globalement satisfaisant :
« Ce sont des travaux techniques. Là où il y a des remarques, nous les formulons, et les entreprises procèdent aux corrections nécessaires. Le processus de contrôle se déroule normalement », a-t-il rassuré.
Trésor Botamba a également rappelé que les fonds alloués à ces projets proviennent exclusivement du gouvernement central, dans le cadre du Programme présidentiel accéléré, et non du budget provincial.
« Il y a plusieurs étapes avant la réception définitive des ouvrages. Certains essaient d’utiliser ces projets à des fins de populisme politique, ce que nous condamnons fermement », a-t-il conclu.
Rédaction.
