Dans un communiqué publié ce samedi, l’organisation JUSTICIA Asbl, représentée par son président Maître Timothée Mbuya, a révélé les circonstances alarmantes de l’enlèvement de Martin Kabwelulu, ancien ministre des mines de la RDC (2001-2018).
Les faits
Dans la nuit du jeudi 22 mai 2025, entre 2 et 3 heures du matin, un commando s’est présenté au domicile de Martin Kabwelulu. Les assaillants ont neutralisé sa sentinelle à coups de violence avant de procéder à son enlèvement. Selon le témoignage de la garde, les auteurs de l’interpellation n’avaient aucun mandat officiel, se fondant uniquement sur des "instructions verbales d’une haute hiérarchie de la présidence de la République".
Après des recherches intensives menées par sa famille et ses avocats, Martin Kabwelulu et son épouse ont été retrouvés détenus aux "cachots du Conseil National de Cyberdéfense", une structure créée en 2023 et dépendant directement du cabinet présidentiel. JUSTICIA Asbl dénonce des méthodes comparables à celles de l’Agence Nationale des Renseignements, critiquées pour leur opacité et leur brutalité.
L’arrestation intervient alors que des discussions sont en cours sur un éventuel accord "minerais contre sécurité" entre la RDC, le Rwanda et les États-Unis. Kabwelulu, bien que retiré de la scène politique depuis les élections de 2019, semble visé par ce qui ressemble, selon JUSTICIA, à une "chasse à l’homme" ciblant les figures de l’ancien régime.
Maître Timothée Mbuya, président de l’ONG, condamne fermement cette pratique : "En lieu et place de la suppression des cachots secrets à travers la République, la création de nouveaux services échappant à tout contrôle juridictionnel marque un recul inquiétant." Il rappelle que ces agissements contredisent les engagements internationaux de la RDC, notamment en matière de droits humains.
L’organisation exige :
1. Que toute arrestation respecte les procédures légales.
2. Que les détenus soient présentés devant leurs juges naturels sans délai.
3. La fin des détentions secrètes et inaccessibles aux familles et avocats.
4. Que le motif vague de "connivence avec le M23" ne serve pas de prétexte à des règlements politiques.
Cas similaires
JUSTICIA Asbl mentionne également le cas du Pasteur Daniel Ngoyi Mulunda, détenu dans des conditions similaires, et appelle à une transparence immédiate.
Rédaction